Un enjeu de société et un levier de transformation urbaine
La marche à pied est le mode de déplacement le plus ancien, le plus universel et le plus accessible. Pourtant, elle reste souvent la grande oubliée des politiques de mobilité urbaine.
Chez EM Services, nous sommes convaincus que la marchabilité — c’est-à-dire la capacité d’un territoire à encourager la marche — est un indicateur clé de la qualité de vie urbaine et un levier puissant pour relever les défis actuels : transition écologique, inclusion sociale, santé publique et attractivité des territoires.
Une ville marchable est une ville plus humaine, plus apaisée, où la mobilité piétonne s’impose comme une solution simple, efficace et durable face aux enjeux climatiques.
Marcher, un acte quotidien aux multiples vertus
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 76 % des Français vivent à moins de 4 km des équipements essentiels, et un tiers pourrait répondre à ses besoins de base en 15 minutes à pied. Pourtant, la voiture reste dominante, même pour les trajets courts.
Favoriser les déplacements à pied et la mobilité active, c’est :
- Réduire les émissions de CO₂ : une politique ambitieuse en faveur des modes actifs pourrait réduire jusqu’à 31 % des émissions de CO₂ liées aux transports selon l’ADEME
- Lutter contre la sédentarité : il est recommandé de marcher 30 min / jour pour rester en bonne santé physique selon l’OMS
- Réduire les coûts de mobilité : une voiture coûte en moyenne 5 000 € par an, toutes charges comprises
- Renforcer le lien social et la convivialité dans l’espace public
En somme, promouvoir la marche, c’est investir dans une ville durable et inclusive.
Des villes marchables qui montrent la voie
Plusieurs villes dans le monde ont démontré qu’une stratégie piétonne volontariste pouvait transformer durablement les usages et la qualité de vie.
Pontevedra : la ville espagnole qui a rendu l’espace public aux piétons
Depuis 1999, Pontevedra, ville de 83 000 habitants en Galice, s’est imposée comme un modèle international de marchabilité. Sous l’impulsion de son maire Miguel Anxo Fernández Lores, la ville a engagé une transformation radicale de son centre urbain, avec un objectif clair : redonner la priorité aux piétons.
Des mesures concrètes et ambitieuses
- Piétonnisation du centre ancien, avec interdiction du transit automobile.
- Limitation de la vitesse à 30 km/h dans toute la ville, et à 10 km/h dans les zones piétonnes.
- Suppression du stationnement en voirie, remplacé par des parkings souterrains
- Requalification de l’espace public : suppression des trottoirs, installation de bancs, végétalisation, éclairage renforcé.
- Création du Metrominuto, un plan piéton inspiré du métro, indiquant les distances et temps de parcours à pied. Ce concept a été repris ailleurs dans le monde depuis.
- Des résultats impressionnants
- 90 % de réduction du trafic automobile en centre-ville.
- 61 % de baisse de la pollution.
- Zéro décès routier dans le centre depuis plus de 10 ans.
- 70 % des déplacements effectués à pied.
- 80 % des enfants vont à l’école seuls, preuve d’un environnement sécurisé.
Un modèle social et politique
Pontevedra ne se contente pas d’aménager : elle change la culture de la mobilité. L’espace public est conçu comme un lieu de vie, accessible à tous, où l’égalité des usagers est une priorité. Cette approche inclusive et pragmatique a valu à la ville le Prix européen de la sécurité routière urbaine.
Ljubljana (Slovénie) : la capitale verte qui marche vers l’avenir
Élue Capitale verte de l’Europe en 2016, Ljubljana est souvent citée comme l’exemple européen de ville piétonne réussie. Depuis 2007, la capitale slovène a piétonnisé 120 000 m² de son centre-ville, supprimé les voitures, et mis en place des navettes électriques gratuites.
Mesure phare
Dialogue citoyen intense pour accompagner la transformation, avec des événements publics et des rencontres individuelles.
Résultats :
- Amélioration spectaculaire du cadre de vie
- Hausse de la fréquentation touristique et du commerce local
- Une baisse de 70 % des émissions de CO₂ dans le centre,
- Une hausse de 20 % de la fréquentation touristique,
- Une forte adhésion des habitants à la transformation.
Milan : vers une ville du quart d’heure à l’italienne
Milan s’est engagée dans une transformation profonde de son tissu urbain en intégrant les principes de la ville du quart d’heure. L’objectif : permettre à chaque habitant d’accéder à ses services essentiels à pied ou à vélo en moins de 15 minutes.
Parmi les actions notables :
- Création de zones piétonnes devant les écoles pour sécuriser les trajets des enfants.
- Déploiement de cheminements piétons dans les quartiers denses.
- Participation active à la Semaine européenne de la mobilité, avec des événements centrés sur l’accessibilité et la sécurité pédestre.
Résultat : une ville plus inclusive, où la mobilité active devient un droit et un outil de justice sociale. Milan est aussi pionnière dans le développement de quartiers zéro carbone, comme le projet Aria Ex Macello, qui intègre logements abordables, espaces verts et mobilités douces.
Ville du quart d’heure : un modèle pertinent pour penser la marchabilité
Popularisé par Carlos Moreno, le concept de ville du quart d’heure propose une organisation urbaine où chacun accède à ses besoins essentiels (travail, santé, éducation, loisirs) en moins de 15 minutes à pied ou à vélo.
Ce modèle renforce la proximité, la mixité fonctionnelle et la marchabilité urbaine.
Cependant, il doit être adapté à chaque contexte :
Mais est-il réaliste partout ?
- Oui, dans les centres urbains denses, où il peut guider des politiques de mobilité et de mixité fonctionnelle.
- Mais, dans les territoires peu denses ou périurbains, il nécessite des adaptations : développement de centralités secondaires, renforcement de l’intermodalité, amélioration des cheminements piétons vers les arrêts de transport en commun.
Chez EM Services, nous considérons ce concept comme un horizon mobilisateur, mais non comme une recette universelle. Il doit être adapté aux contextes locaux, aux temporalités des habitants, et aux contraintes physiques du territoire.
Comment améliorer la marchabilité et les aménagements piétons d’un territoire ?
Améliorer la marchabilité, ce n’est pas seulement élargir les trottoirs. Une politique de marchabilité efficace repose sur :
- Penser la continuité des itinéraires piétons,
- Traiter les coupures urbaines (infrastructures, zones imperméables),
- Soigner les ambiances (végétation, mobilier, éclairage),
- Assurer la sécurité (visibilité, traversées, apaisement du trafic),
- Informer et orienter (signalétique, cartographie, temps de parcours),
- Impliquer les usagers dans la conception des espaces.
Notre expertise chez EM Services pour des villes plus marchables
Chez EM Services, nous accompagnons les collectivités dans la définition et la mise en œuvre de plans piétons et de stratégies de marchabilité adaptées à leurs territoires.
Notre démarche comprend :
- Des diagnostics de marchabilité multi-échelles (ville, quartier, rue),
- L’intégration de la marche dans les documents de planification (PDU, PLUi, schémas directeurs),
- La co-construction avec les habitants et les acteurs locaux,
- La valorisation de la marche dans les projets de transport et d’aménagement.
Notre conviction : la marchabilité est un fil rouge pour penser des villes plus durables, inclusives et attractives.
Elle ne se décrète pas : elle se construit, pas à pas.
Conclusion : faire de la marche un pilier de la ville de demain
La marchabilité est bien plus qu’un enjeu de mobilité : c’est un levier de transformation urbaine. Elle permet de penser des villes plus humaines, plus sobres, plus résilientes. Chez EM Services, nous en faisons une priorité stratégique, convaincus que marcher, c’est déjà transformer la ville.