Études de temps de trajet domicile-travail : des bénéfices pour les entreprises et leurs collaborateurs

Études de temps de trajet domicile-travail : des bénéfices pour les entreprises et leurs collaborateurs

L’étude de la mobilité des collaborateurs et du temps de trajet domicile-travail est un enjeu majeur et décisif pour toutes les entreprises, de la PME aux grandes entreprises. Cette analyse est d’autant plus d’actualité alors que la crise de la Covid-19 a drastiquement réduit le nombre de déplacements domicile-travail avec la mise en place généralisée du télétravail.

Selon le baromètre annuel Alphabet France[1], 1 Francilien sur 2 estime que la mobilité liée à ses déplacements dans le cadre du travail a un impact négatif sur sa qualité de vie au travail avec comme désagréments mis en avant :

  • La perte de temps 65 %
  • Le stress lié à une fréquentation accrue 55 %
  • Le manque de ponctualité 38 %

Ces données retranscrivent non seulement l’impact généré au niveau du collaborateur, mais aussi au niveau de l’entreprise avec une répercussion directe sur sa performance.

Étudier les temps et les conditions de trajets est un avantage pour l’entreprise et les collaborateurs analysés, il constitue un outil interne permettant au responsable des ressources humaines à déterminer le site le plus accessible depuis chaque domicile en fonction du mode de transport utilisé. En outre, cela se révèle être une véritable aide à la décision dans la continuité des politiques RH sur la question de la mobilité professionnelle, mais aussi dans le dialogue social avec une diminution des temps de trajets.

La mobilité comme atout pour attirer les talents

Comme nous venons de le voir, la mobilité est un atout pour la performance de l’entreprise et pour la qualité de vie au sein de cette entreprise, aussi bien de manière globale qu’à l’échelle des collaborateurs.

La Qualité de Vie au Travail (QVT) est devenue une raison majeure pour booster la productivité des collaborateurs, mais elle est aussi devenue incontournable pour attirer de nouveaux talents.

La mobilité est le critère le plus important pour beaucoup d’actifs. Selon une étude de l’IFOP et la Société Foncière Lyonnaise[2], 44 % des 25-30 ans avouent que le quartier a été important dans le choix de rejoindre leur entreprise, réticents aux temps de transports trop prolongés.

Plus encore, près d’1 actif sur 2 serait prêt à diminuer son salaire afin de travailler à moins de 20 minutes de son domicile.

Étudier et optimiser les trajets est donc un atout non-négligeable pour les entreprises, tant sur le plan des nouvelles générations mais aussi des auprès des salariés confirmés qui attachent un profond intérêt à passer le moins de temps possible quotidiennement dans les transports afin de se rendre sur leur lieu de travail.

La mobilité, vecteur de temps perdu

Alors que beaucoup de collaborateurs ont fait le choix de la voiture personnelle afin de ne pas se rendre dans des modes de transports confinés dans un souci de sécurité, la congestion des axes routiers va redevenir un frein à la mobilité, au temps de travail dans les entreprises et à la QVT.

En effet, 1 Francilien sur 2 effectue un trajet de plus de 30 minutes pour se rendre sur son lieu de travail. Selon le baromètre Paris Workplace réalisé par l’IFOP-SPL[3], un collaborateur qui effectue un trajet de plus de 40 minutes reste en moyenne 16 minutes de moins par jour au bureau que ses collègues. Si on rapporte cette donnée sur une année complète, ce sont 8 jours ouvrés de présence en moins par an qui s’accumulent.

De plus, si on s’intéresse aux données routières de Paris, en 2020[4], nous avions atteint une moyenne de 32 % de congestion, entrainant une perte de 133 heures dans les bouchons aux heures de pointe, ce qui représente 5 jours et 13 heures de perdus dans l’année pour un actif francilien alors que le pays a connu 2 confinements lors de cette même année, réduisant énormément les voyages en voiture.

Identifier les enjeux de la mobilité

Le temps de trajet domicile-travail est un facteur essentiel pour les collaborateurs, mais aussi un facteur de performance pour les entreprises, c’est pour cela que la réalisation d’une étude des temps de trajets n’est pas seulement un constat, elle est aussi un outil d’anticipation.

Selon une étude de l’IFOP pour RH Securex[5], 55 % des actifs identifient la suppression de leur temps de trajet domicile-travail comme le premier bénéfice du télétravail.  Cette suppression du temps passé dans les transports permet de réduire le taux d’absentéisme au sein de l’entreprise, mais aussi de réduire les pertes financières liées aux arrêts maladie ou aux absences démontrant une dégradation des conditions de travail et une démotivation venant des collaborateurs.

De plus, une réaffectation vers un nouveau site ou la mise au télétravail de certains collaborateurs selon des critères de mobilité sont aussi des facteurs d’économies lorsqu’on sait que, selon l’ARSEG[6], un poste de travail coûte environ 764 €/m², ce qui équivaut à 13 566 euros par an pour faire travailler un collaborateur dans un bureau en France. Un travail de relocalisation et d’aménagements des horaires ou jours de travail sur site permettrait de réaliser des économies non-négligeables. 

L’anticipation des temps de trajets n’est donc pas qu’un outil utile à la politique RSE de l’entreprise, il est aussi un vecteur d’économies, de décisions et de production. La QVT s’en trouve renforcée en apportant une attention particulière à la réduction des effets néfastes sur les collaborateurs, en les réaffectant. Les leviers de gains portants sur l’augmentation de la productivité et la limitation du turnover.

EM Services vous propose des pistes de solution

La mobilité est un enjeu majeur pour les entreprises et leurs collaborateurs.

Des stratégies d’améliorations, d’étude des temps et des conditions de trajets sont nécessaires tant pour la QVT, le bilan social, l’attractivité, l’économie, que pour la productivité au sein de l’entreprise.

Étudier les temps de trajets n’est pas seulement un constat, c’est un levier pouvant diminuer les temps passés dans les transports, mais permettant aussi de construire des pistes de réflexions : des propositions d’affectation de salariés, un aménagement des horaires de travail, la mise en place de tiers-lieux ou de télétravail en fonction de critères de mobilité…

Une étude de temps de trajets peut permettre d’insuffler une nouvelle dynamique dans la politique RH et le dialogue social ou peut devenir un véritable outil de validation et de réassurance auprès des instances représentatives du personnel lors des échanges sur les sujets concernant la mobilité.


[1] https://www.alphabet.com/fr-fr/presse/barometre-annuel-alphabet-france-ifop-entreprises-mobilite-edition-2020

[2] https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2020/12/Communique%CC%81-Paris-WorkPlace-2020.pdf

[3] https://www.parisworkplace.fr/wp-content/uploads/2018/05/cp-sfl-ifop-parisworkplace-2018.pdf

[4] https://www.tomtom.com/en_gb/traffic-index/paris-traffic/

[5] https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/04/116340-Pr%C3%A9sentation-absenteisme-au-travail.pdf

[6] https://www.arseg.asso.fr/news/combien-coute-un-poste-de-travail-en-2019-1