Du télétravail à la semaine de 4 jours : des modes de travail en constante évolution

Du télétravail à la semaine de 4 jours : des modes de travail en constante évolution

La crise sanitaire de 2020 a propulsé le télétravail au premier plan, entraînant des changements majeurs dans les habitudes de travail et suscitant de nombreuses réflexions sur sa généralisation.

La semaine de 4 jours fait à son tour l’objet de débats autour de ses avantages et inconvénients, en proposant de travailler 4 jours sans baisse de salaire.

En France, le télétravail s’est rapidement répandu, touchant 56% des actifs et 47% des entreprises, selon une étude publiée par JLL en 2022. Initialement réservé aux cadres, le télétravail s’est peu à peu étendu à d’autres catégories professionnelles, avec une moyenne constatée de 2 à 3 jours télétravaillés par semaine.

Le télétravail présente de nombreux avantages tant pour les entreprises que pour leurs collaborateurs. En effet, travailler depuis chez soi permet de réaliser des économies de temps et d’argent, en évitant ou en réduisant les déplacements domicile-travail. Cela contribue à réduire le stress, favorise une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, et augmente la productivité. En conséquence, le télétravail est devenu un véritable levier d’attraction pour les jeunes talents.

Un retour au présentiel plus rapide que prévu ?

Néanmoins, bien que le télétravail ait su trouver sa place en France, ce n’est pas le cas dans tous les pays. En effet, aux États-Unis, à la sortie de la crise sanitaire, les employeurs ont eu le choix de maintenir ou non le télétravail au sein de leurs entreprises. La plupart étaient plutôt unanimes quant au fait que le télétravail représentait une nouvelle façon de travailler qui mettait un terme à la traditionnelle journée 8h-17h. Ainsi, un grand nombre de salariés américains sont restés sur le modèle « full-remote » (ou 100% télétravail) qui avait pris place pendant la pandémie.

Ce n’est qu’en cette année 2023 que nous observons un changement de cap de la part des employeurs américains, qui optent de plus en plus pour un retour au 100% présentiel.

Le recul pris sur les dernières années les a fait se questionner sur l’esprit d’équipe, la collaboration, la créativité, la performance et l’implication des salariés, qui d’après eux, seraient négativement impactés par le télétravail. Certains dirigeants vont même plus loin dans la réflexion, revenant un siècle en arrière, sur les théories de Taylor et Ford selon lesquelles « l’homme est considéré comme un être paresseux et intéressé ; pour obtenir sa participation, il faut le contraindre », insinuant que sans la contrainte de venir au bureau, les salariés ne travaillent pas et ne sont pas impliqués.

C’est ainsi que nous assistons à un recul drastique du télétravail aux États-Unis, avec un grand retour à la culture du présentéisme par laquelle les employeurs attendent que leurs collaborateurs démontrent leur engagement et leur contribution au sein de l’entreprise.

Du côté de l’Hexagone, bien que le télétravail soit bien présent et régit par des lois, la période récente a été marqué par la « grande démission », une vague de départs massifs d’employés. Parmi les facteurs de décision des démissionnaires, on retrouve, pour un bon nombre d’entre eux, l’isolement social et la perte de perspectives d’évolution au sein de leur entreprise.

Cela n’a pour autant pas coupé l’élan des entreprises quant à l’adoption massive du télétravail. En effet, de plus en plus, certaines entreprises vont même jusqu’à fermer leurs locaux le vendredi, optant pour une journée de télétravail imposée et généralisée. Une approche adoptée après un constat selon lequel les collaborateurs ont tendance à choisir le vendredi comme journée de télétravail, ce qui engendre de faire tourner des bureaux presque vides sur certains jours. Ainsi, pour une entreprise pratiquant le télétravail, fermer ses locaux un jour dans la semaine représente des bénéfices en termes de maîtrise des coûts et d’émissions liés aux locaux.

Une récente étude de Stanford résume en 3 points clés l’état du télétravail à l’heure actuelle :

  • Le Full-remote coûte moins cher, mais peut réduire la productivité
  • Le modèle hybride (2 jours / 3 jours) améliore la rétention des employés, sans perte de productivité
  • La tendance du télétravail continuera à croître au fur et à mesure que la technologie s’améliore

Du télétravail à la semaine de 4 jours

Dans cette lignée et avec toutes ces mutations dans le monde du travail, les collaborateurs sont de plus en plus regardants sur la qualité de vie proposée par les entreprises. Ainsi, de grandes questions se posent du côté des employeurs, qui cherchent à trouver de nouvelles méthodes pour une meilleure productivité et efficacité de leurs collaborateurs.

C’est ainsi qu’a émergé l’idée de la « semaine de 4 jours » qui consiste à travailler 4 jours par semaine au lieu de 5, le tout sans perdre de salaire. Avec un tel modèle, les collaborateurs bénéficient d’un jour de repos supplémentaire dans la semaine, en plus du weekend.

Une étude réalisée par Robert Half en 2023 illustre que ce sont aujourd’hui 22% des employeurs français qui déclarent proposer la semaine de 4 jours à leurs collaborateurs. Si certains d’entre eux décident de réduire le nombre d’heures travaillées sans modifier le salaire de leurs employés, d’autres optent pour l’augmentation du temps de travail quotidien.

Des premières études ont été menées démontrant que les salariés qui ne travaillent que 4 jours par semaine sont plus motivés et impliqués dans leur travail. En effet, en offrant la possibilité d’avoir un 3ème jour de repos, cela permet aux salariés de trouver un meilleur équilibre vie professionnelle/ vie personnelle, et donc une meilleure performance sur les jours travaillés.

Cependant, la mise en place de la semaine de quatre jours n’est pas anodine. Effectivement, cela demande une préparation amont avec les collaborateurs, par le biais de discussions ou de sondages par exemple, afin de déterminer les modalités de fonctionnement du modèle. Par la suite, il est recommandé de lancer une phase d’expérimentation, dans le but de tester le modèle et de rectifier les inefficiences. Enfin, une fois l’adoption validée, il convient pour l’entreprise de revoir son organisation et ses processus afin de les optimiser dans le cadre de la semaine courte, mais aussi d’accompagner le changement des salariés en impliquant notamment les managers.

Toutefois, en passant moins de temps au travail, il est possible que les collaborateurs perdent le sentiment d’appartenance à l’entreprise ainsi que leur esprit collectif, du fait de la perte des moments de discussion et d’échanges entre collègues. De fait, il est très important pour les managers de garder cela en tête, afin de mettre en place des actions collectives stimulantes et de cultiver cet esprit de collaboration qui est crucial en entreprise.

En conclusion, le télétravail a connu une expansion significative en France, suscitant des réflexions sur son adoption généralisée. Bien qu’il offre de nombreux avantages, certains pays, comme les États-Unis, connaissent un retour progressif au travail en présentiel. Dans ce contexte, en France, de nouvelles approches telles que la mise en place d’un jour de télétravail généralisé ou de la semaine de quatre jours émergent pour améliorer la productivité et l’équilibre de vie des collaborateurs. Le télétravail reste donc un mode de travail en constante évolution, adapté aux besoins changeants des organisations et des individus.

Des outils et des conseils pour étudier les modes de travail

EM Services propose différentes solutions pour aider les entreprises à s’adapter aux nouvelles normes et aux besoins émergents, en particulier dans le contexte du télétravail.

Une étude sur le temps de trajet permet d’analyser les déplacements des collaborateurs afin d’identifier les personnes les plus touchées par un allongement significatif de leur trajet domicile-travail. Cela permet de mettre en place des mesures spécifiques pour ces « cas sensibles ».

L’usage en autonomie de la plateforme digitale Optiway, permet de guider les responsables RH et responsables immobilier dans l’évaluation des temps et la qualité des trajets des salariés et simuler les scénarios d’affectations de ceux-ci. Cela peut inclure la réduction des postes de travail physiques, le développement du flex office ou du coworking